« Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'effraie ;
Tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience obtient tout ;
Celui qui a Dieu ne manque de rien.
Dieu seul suffit. »
Teresa de Cepeda y Ahumada est née en Espagne, en Castille, à Avila, le 28 mars 1515. Elle est fêtée le 15 octobre.
On a souvent dit de sainte Thérèse d’Avila qu’elle était la plus grande sainte de l’Histoire, la plus remarquable par sa vie intérieure, par son courage et par l’oeuvre extraordinaire qu’elle a accomplie. On l'appelle d'ailleurs "La grande Thérèse".
Quand on dit qu’elle fut nourrie par l’Église, c’est surtout qu’elle a été influencée par des religieuses et surtout des religieux qui l’ont dirigée dans les sentiers difficiles de l’oraison (prière), où l’âme entre en communication mystique avec Dieu. Ces prêtres l’ont aussi secourue dans les moments les plus difficiles. Et elle a su profiter avec enthousiasme des conseils, et même des amitiés qui l’ont amenée à transformer l’Ordre du Carmel. Elle en est la grande réformatrice. Et le prêtre qui l’a probablement le plus aidée est saint Jean de la Croix qui fut son disciple et son directeur spirituel.
Entrée au carmel d’Avila à 21 ans, elle s’est en quelque sorte convertie vers l’âge de quarante ans.
Ce fut une longue ascension. Au début de sa vie religieuse, elle n’accepte pas qu’on lui fasse des reproches, surtout des reproches qu’elle ne mérite pas. Et puis, elle recherche trop l’estime des autres soeurs, et même des nombreux visiteurs. Elle vit dans la sécheresse spirituelle, et tombe malade, risquant de mourir à 23 ans. Elle ne pratique plus vraiment l’oraison et reçoit beaucoup de visites au parloir. Mais à 40 ans, une statue du Christ flagellé et sanglant lui rappelle l’immense amour que le Christ nous porte et avec quel sérieux nous devons aimer Dieu. Alors elle se met à méditer tous les soirs sur l’agonie de Jésus au jardin des Oliviers. Thérèse s’éloigne de plus en plus des occasions dangereuses et se donne mieux à l’oraison. Dieu l’aide davantage. Elle reçoit la visite saint François de Borgia et aussi celle de saint Pierre d’Alcantara qui sont tous deux d’un grand soutien. Puis elle reçoit surtout la visite de Jésus lui-même qui lui dit : « Je ne t’abandonnerai pas, ne crains rien ». Décidée à changer de vie, elle fait le vœu du plus parfait, de toujours faire ce qui est préférable, ce qui entraîne évidemment le démon à la troubler. Mais elle sait maintenir sa décision avec l’aide de l’Eucharistie et de l’oraison. Elle est vraiment convertie. Thérèse est décidée à n’appartenir qu’à Dieu seul. Elle s’est alors vraiment rendue compte qu’il fallait faire quelque chose pour que les carmélites soient tout à fait fidèles au Christ et à leur vocation religieuse.
Elle réforme le Carmel.
L’Europe entière était alors secouée par la Réforme protestante. Il fallait donc au sein de l’Église catholique réformer la vie religieuse. Les jésuites en avaient donné l’exemple. Et d’autres aussi. Thérèse sera la réformatrice du Carmel en fondant un nouveau carmel à Avila, le petit monastère Saint-Joseph. Les quatre premières recrues sont des orphelines qu'elle forme à l’oraison et à l’ascèse, dans la douceur et le bon sens. On y vit dans une extrême pauvreté. Thérèse de Jésus fait même la cuisine, elle est très bonne cuisinière, consciente que « le Seigneur est présent, même parmi les marmites ». Mère Thérèse, réformatrice exigeante, est quand même fine psychologue. Elle ménage des moments de détente, des récréations. Elle raconte des histoires. Certains jours, la joie s’exprime en poésies, en chansons et même en danses, jeux de flûtes et tambourins. « Il faut tout cela, selon Thérèse, pour rendre la vie supportable ». Appuyée par les autorités, elle va fonder au cours de sa vie seize monastères de carmélites et quatorze de carmes réformés. C’est une tâche immense qui suppose des déplacements dans les conditions les plus pauvres, par des routes impraticables, et surtout une audace et des sacrifices qui dépassent l’entendement.
Epuisée, elle se nomme elle-même « la pauvre vieille ». En 1582, à 67 ans, elle est à Albe de Tormes. Elle souffre depuis plusieurs années d’un bras cassé. Sa maladie de cœur, ses rhumatismes et une certaine tuberculose lui font sentir que la mort est proche : « Il est temps de nous voir, mon Seigneur, il est temps de nous mettre en route. » Après avoir répété à plusieurs reprises : « Seigneur, je suis fille de l’Église », elle meurt le sourire aux lèvres et s’en va rejoindre Celui qu’elle appelait Sa Majesté et qu’elle aimait tant.
Et bien que grande mystique, et peut-être parce qu’elle l’était vraiment, Thérèse a horreur des vanités et des titres pompeux que les humains se donnent. C’est une femme de contestation. On rapporte que le monde avait dit d’elle trois mensonges : qu’elle était belle, intelligente et sainte. Des deux premiers, elle s’était confessée d’y avoir cru étant jeune. Quant au troisième, « sainte », elle n’avait jamais eu à en parler en confession, n’y ayant jamais accordé le moindre crédit.
Femme, elle l’est dans toutes les fibres de son âme. Elle sait comment s’y prendre pour persuader ceux qui s’opposent à elle. On s’est moqué d’elle. Un nonce l’a traitée de «femme inquiète et vagabonde». Un théologien fort aimable a souhaité « vivre assez longtemps pour voir cette nonne finir sur le bûcher ». Ni l’un ni l’autre ne l'avait approchée, raconte-on. Car nul n’a pu la rencontrer sans être conquis. Ceux qui voulaient discuter avec elle ne savaient pas à quelle femme ils s’adressaient. L’évêque d’Avila, Alvaro de Mendoza, répétait qu’il ne voulait pas de religieuses pauvres. Une heure d’entretien a suffi à le retourner pour la vie.
Sainte Thérèse d’Avila sait encore aujourd’hui retourner ceux qui la fréquentent et la prient. Elle convertit toujours ceux qui ne craignent pas de s’approcher d’elle en lisant ses oeuvres en les méditant.
Sainte Thérèse d'Avila est considérée comme un maître de la spiritualité chrétienne ; elle a redonné à l'église catholique, avec St Jean-de-la-Croix, une authenticité, une humilité et une discipline qui lui faisaient défaut à ce moment.
Elle a laissé des écrits humbles dans un style direct, proche de la conversation. Le "Livre de la vie", écrit en 1562-1565 est une véritable autobiographie spirituelle. Thérèse d’Avila a été soupçonnée d’être une illuminée après l'avoir écrit. Elle y a raconté et aussi dans « Le chemin de la perfection » les grâces extraordinaires qu’elle a reçues. Les activités qui ont meublé sa vie de fondatrice sont d’ailleurs la résultante d’une vie intérieure intense, d’une union parfaite à Dieu.
Elle décrit son action en 1573 dans le "Livre des fondations" (publié en 1610) ; pour les moniales du couvent d'Avila, elle donne des conseils pour suivre le "Chemin de la perfection" (commencé en 1562, publié en 1583). Le "Livre des demeures ou le Château intérieur" (1577, publié en 1588) est une description des sept degrés que l'âme doit franchir pour parvenir à l'union avec Dieu.
Thérèse écrivit aussi de nombreux poèmes et entretint une importante correspondance, dont plus de 400 lettres ont été conservées.
Elle mourut le 4 octobre 1582, quand l'Espagne et le monde catholique basculèrent du calendrier julien au calendrier grégorien (c'était donc la nuit du jeudi 4 au vendredi 15 octobre 1582). À son exhumation le 26 novembre 1585, son corps est intact alors que ses vêtements avaient pourri. Des reliques sont alors réparties dans de nombreux lieux en Espagne.
Canonisée en 1622, elle a été la première femme à être proclamée docteur de l'Eglise en 1970 par le pape Paul VI.
Thérèse d'Avila est la sainte patronne de l’Espagne.
D'après : https://www.dieu-parmi-nous.com/NIC/Sainte.Therese.Avila.pdf et https://pagesperso-orange.fr/revue.shakti/ et https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9r%C3%A8se_d'Avila
« Sainte Thérèse savait que ni la prière ni la mission ne peuvent se soutenir sans une authentique vie communautaire, pour cela, le fondement qu'elle a posé dans ses monastères était la fraternité. "Ici nous devons toutes nous aimer, nous vouloir du bien, et nous aider réciproquement" écrivait Thérèse, qui appelait à l'humilité afin de surmonter les conflits et les jalousies. » (pape François, mars 2015)